Kit #2 : "Mais c'est Rachel qui pleure..."

[ Les photos de l' "installation" sont de Sarah Preston ]

 

Ici j'ai repris et complêté une série : des homoncules.

 

Poursuivant la réflexion que propose mon 1er kit, ce second kit (mais il est prévu d'en faire d'autres) reprend l'idée (énoncée ou pas, mal interprétée ou abusivement citée, peu m'importe en fait), l'idée que la religion serait "opium du peuple", refuge populaire dont il faudrait s'émanciper (?).

 

L'Angelus de Millet se retrouve paraît-il dans tous les foyers populaires. Le mien n'y a pas fait exception.

 

 

Et pêle-mêle, ces 12 images plastifiées et perforées de 99 trous, dans mon kit, condencent toutes sortes de réflexions.

 

On y retrouve le térianthrope, plutôt cette silhouette masquée, figure d'une identité fantôme et qui peinerait à se définir. Didier Eribon, citant Annie Ernaux dans Retour à Reims, parle de "mémoire qui se déshumilie" je crois, qui tenterait de "récupérer tout ce qu'elle avait enfoui comme honteux et qui devenait digne d'être retrouvé". Elle a, dit-il, écrit "je vengerai ma race !".

 

Entendu comme "ma classe", "mon genre", que sais-je, c'est un peu ce que ce second kit propose de faire ; exutoire, exorcisme, recueillement, psalmodie, prière...

 

A l'aide de graines dîtes "Larmes deJob", coix lacryma jobi et "herbe à chapelets" si Wikipedia dit juste, autrefois abondantes dans les mangroves de Martinique, et plus rare aujourd'hui que ces eaux sont polluées...

 

99, du nombre des qualificatifs servants à vénérer la divinité dans l'Islam. Et si le Livre de Job (à écouter ici) est lu dans les trois religions abrahamiques, ce second kit s'appelle "Mais c'est Rachel qui pleure..." parce que 99 larmes ne seraient sans doute pas assez en regard de celles versées par les mères qui pleurent un enfant mort (aux champs de conflits qu'on ne comprend pas, ou ailleurs...).

 

Mais l'expliquer a quelque chose d'un peu trivial peut-être.